Combien gagne Elon Musk par seconde ? Est-ce quantifiable ?

On vous a sûrement balancé un chiffre fou : 800 $, 5000 $, voire 100 000 $ par seconde. La question de la fortune d’Elon Musk par seconde est devenue un marronnier du web, un fantasme numérique qui alimente autant les rêves que les indignations. Le problème ? Ce chiffre n’existe pas. Ou plutôt, il y en a des dizaines, et ils sont tous vrais et faux en même temps. Car ce n’est pas un salaire qui tombe chaque seconde sur son compte en banque, c’est un sismographe de la folie des marchés financiers. Oubliez la recherche d’un chiffre unique. Je vais vous en donner trois, radicalement différents. Un calcul viral, un calcul de record absolu, et un calcul de krach total. À la fin, vous aurez vraiment compris comment fonctionne la richesse à ce niveau stratosphérique.


Les infos à retenir (si vous n’avez pas le temps de tout lire)

  • 💸 Pas un salaire : Le gain par seconde d’Elon Musk n’est pas de l’argent liquide. Il s’agit de la variation de la valeur de ses actions (Tesla, SpaceX…).
  • 📈 Le « papier » avant tout : Sa fortune est majoritairement « théorique ». Il ne peut pas la dépenser sans vendre ses actions, ce qui ferait chuter leur cours.
  • Tout dépend de la période : Le chiffre change radicalement si on calcule sur 10 ans, sur 24 heures ou sur une mauvaise année.
  • 📉 Ça va dans les deux sens : Il peut « gagner » des centaines de milliers de dollars par seconde, mais il a aussi établi le record de la plus grosse perte de fortune, se chiffrant en milliers de dollars perdus chaque seconde.
  • 🤔 Un indicateur, pas un revenu : Ce calcul est surtout un outil pour visualiser l’échelle de la richesse et la volatilité des marchés, pas un vrai revenu.

Illustration de la variabilité des marchés

Le mythe du salaire : pourquoi ce n’est pas de l’argent « réel »

On va mettre les pieds dans le plat. Elon Musk, comme la plupart des grands patrons de la tech, ne se verse pas de salaire fixe de la part de Tesla. Sa rémunération est liée à l’atteinte d’objectifs de performance boursière qui lui donnent droit à des paquets d’actions (les fameuses stock-options).

Quand on parle de sa fortune, on parle de la valeur totale de ses parts dans ses entreprises. Plus de la moitié provient de Tesla, le reste se partageant principalement entre SpaceX, xAI, Neuralink ou The Boring Company. La valorisation de xAI, par exemple, est directement liée à l’ambition de son produit phare, le chatbot IA Grok, et à la puissance de calcul qui le soutient. Cette puissance est d’ailleurs si démesurée que son infrastructure dédiée à l’IA surpasse de très loin celle de pays entiers.

La fortune d’Elon Musk par seconde n’est donc que le résultat d’une simple formule :

(Variation de sa fortune sur une période) / (Nombre de secondes dans cette période)

Le mot clé ici est « variation ». Comme la valeur des actions de Tesla peut grimper ou chuter de plusieurs pourcents en une seule journée, sa fortune peut augmenter ou diminuer de dizaines de milliards de dollars en quelques heures. C’est de l’argent hautement volatil.

3 calculs pour mesurer la fortune d’Elon Musk par seconde

Pour bien comprendre, le mieux est de faire le calcul avec trois exemples concrets. Chacun raconte une histoire différente.

Calcul 1 : La Moyenne Virale (~874 $/s)

Ce chiffre est l’un des plus cités sur internet. Il est souvent obtenu en calculant l’augmentation de sa fortune sur une très longue période, par exemple depuis 2013, et en la lissant.

  • Le contexte : Sur une décennie, la valeur de Tesla a explosé, faisant passer la fortune de Musk de quelques milliards à plusieurs centaines de milliards.
  • Le calcul : Une augmentation de centaines de milliards de dollars divisée par les centaines de millions de secondes d’une décennie.
  • Ce que ça révèle : Ce chiffre illustre une tendance de fond spectaculaire, celle de l’enrichissement exponentiel basé sur l’innovation et la confiance des marchés. C’est le chiffre parfait pour les titres chocs, mais il efface complètement les hauts et les bas.

Calcul 2 : Le Pic Stratosphérique (un gain de +723 000 $/s)

Parfois, un seul événement peut faire basculer les compteurs. Le 12 décembre 2024, la valorisation de SpaceX a fait un bond, entraînant une augmentation de la fortune de Musk estimée à 62,8 milliards de dollars en une seule journée.

  • Le contexte : Une vente de parts d’employés de SpaceX à une nouvelle valorisation fait grimper la valeur « papier » de l’entreprise et donc des parts de Musk.
  • Le calcul : 62 800 000 000 $/ 86 400 secondes (en 24h) = 726 851$ par seconde.
  • Ce que ça révèle : Ce calcul montre la puissance des événements spéculatifs. Une seule bonne nouvelle, une seule transaction, peut « créer » une richesse théorique équivalente à des dizaines de milliers de SMIC chaque seconde. C’est la démonstration de la volatilité extrême.

Calcul 3 : Le Krach Historique (une perte de -5 770 $/s)

C’est l’angle que personne n’aime montrer, mais il est le plus instructif. En 2022, Elon Musk a établi un record homologué par le Guinness : celui de la plus grande perte de fortune personnelle de l’histoire, estimée à 182 milliards de dollars sur l’année.

  • Le contexte : L’action Tesla a chuté de 65 % en 2022, en partie à cause des craintes économiques et des polémiques autour du rachat de Twitter (devenu X).
  • Le calcul : -182 000 000 000 $/ 31 536 000 secondes (en un an) = -5 770$ par seconde.
  • Ce que ça révèle : Ce chiffre est la preuve ultime que cette « fortune par seconde » n’est pas un revenu. Personne ne perd un salaire de 5 770 $ par seconde. C’est la valeur de ses actifs qui s’est évaporée. Cela démontre le risque immense associé à une fortune si concentrée sur une seule action.

Illustration du salaire d'Elon Musk qui décolle

Alors, à quoi sert ce chiffre ?

Si ce chiffre est si instable et théorique, pourquoi fascine-t-il autant ? Car il reste un outil de mesure, une mise en perspective. Il permet de matérialiser l’échelle presque inconcevable de la richesse des ultra-riches. Le comparer au salaire moyen ou au coût de la vie permet de prendre la mesure des inégalités économiques de notre époque.

Mais il ne faut jamais le prendre pour ce qu’il n’est pas : un revenu. La réalité est celle d’un patrimoine dont la valeur danse au gré des espoirs et des craintes de millions d’investisseurs.

En fin de compte, chercher à connaître la fortune d’Elon Musk par seconde est moins une question de finance qu’une quête de perspective. Ce chiffre instable et théorique est le meilleur indicateur de la déconnexion entre l’économie du travail et celle du capital. Ce n’est pas un revenu, c’est un score qui change en temps réel dans un jeu financier mondial. Le plus grand enseignement n’est pas le montant qu’il gagne, mais la vitesse à laquelle la valeur perçue de ses idées peut être créée ou détruite. Cette révolution technologique, portée par des acteurs comme lui, soulève inévitablement des questions sur notre propre avenir professionnel. Pour beaucoup, la première étape est de savoir si son métier est menacé par l’intelligence artificielle afin de mieux s’y préparer.


FAQ (Questions fréquentes)

Est-ce qu’Elon Musk peut dépenser tout cet argent ?
Non. Pour le dépenser, il devrait vendre massivement ses actions Tesla ou SpaceX. Un tel volume de vente ferait immédiatement chuter le cours de l’action, détruisant au passage une partie de la fortune qu’il essaie de liquider. Il peut cependant utiliser ses actions comme garantie pour obtenir des prêts.

D’où viennent les chiffres des classements comme Forbes ou Bloomberg ?
Ces classements sont mis à jour en temps réel (ou quotidiennement). Ils calculent la fortune en multipliant le nombre d’actions détenues par une personne (information publique) par le cours de l’action à l’instant T. Ils ajoutent ensuite des estimations pour les actifs non cotés en bourse, comme SpaceX, basées sur les dernières levées de fonds.

Comment sa fortune se compare-t-elle à celle de Bernard Arnault ?
La fortune d’Elon Musk est principalement basée sur la tech et l’industrie (Tesla, SpaceX), très volatiles. Celle de Bernard Arnault repose sur un conglomérat de marques de luxe (LVMH) avec des revenus plus stables et moins sujets aux mêmes variations extrêmes. C’est pourquoi ils s’échangent régulièrement la place de personne la plus riche du monde, en fonction de la santé de leurs secteurs respectifs.

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